Alors qu’un rebond du Covid-19 est en cours, avec de potentiels reconfinements ciblés, les entreprises devront bientôt se réorganiser. Depuis l’épidémie, une solution se profile, comme remède à la crise, comme outil de redémarrage et de relance, ainsi que comme solution en cas de seconde vague : le management de transition. Une nouvelle voie, également, pour des cadres sérieusement malmenés par la crise.
La crise sanitaire, une chance pour le développement du management de transition en France ? Pour les entreprises qui devront rapidement se réorganiser dans l’optique d’une seconde vague de coronavirus, puis d’un vrai redémarrage économique après l’épidémie. Cette pratique, qui consiste pour une entreprise à faire appel à un dirigeant externe très expérimenté, vise à répondre à un besoin urgent et y apporter des résultats rapides, en un temps limité. Patrick Abadie, président fondateur du cabinet Delville management, nous apporte son éclairage sur les problématique RH et les bienfaits de ce système.
Pourquoi le management de transition semble idéal, en cette période de crise sanitaire ?
Le management de transition est un levier d’anticipation pour les dirigeants. Quand il n’existait pas, il y a 20 ans, ils avaient le choix entre embaucher quelqu’un ou faire venir un consultant extérieur. Aujourd’hui, cette nouvelle offre leur permet de mobiliser très rapidement un manager afin de diriger une équipe pour un projet.
Comme nous sommes en pleine incertitude, ils ne peuvent pas mettre en place une disposition pérenne. Quand vous ne savez pas où vous allez, il est compliqué de prévoir d’embaucher une personne pour gérer la croissance. C’est en cela que le management de transition peut avoir un intérêt de mise en place très rapide. Parce qu’il faut agir dans l’urgence, mais aussi parce que ce qui est mis en place n’est pas pérenne.
Les compétences demandées n’ont plus rien à voir avec celles recherchées avant le confinement. Les besoins d’expertise ne sont plus plus les mêmes. Avant le Covid-19, en mars dernier, les entreprises avaient tendance à embaucher un DRH pour faire un plan de recrutement massif, car les affaires tournaient. En avril, on lui demande de mettre en place un plan de départs volontaires pour 2021. En janvier dernier, les organisations nous sollicitaient pour trouver un directeur financier de transition afin de lever des fonds, de conquérir de nouveaux marchés, ou de se donner les moyens de racheter un concurrent. Depuis le 15 mars, sa mission est de régler les problèmes de trésorerie.
Aujourd’hui, le marché est atone, les entreprises sont endormies, elles sont à peine en train de faire leurs calculs. Mais nous nous attendons, en octobre par exemple, à ce que l’on nous appelle pour trouver 5 directeurs financiers, 4 directeurs généraux et 3 DRH dans la même journée. Il y aura un vrai développement du métier de manager de transition avec cette pandémie.
Dans l’optique d’une seconde vague, quels peuvent être les bienfaits du management de transition ?
Les compétences nouvelles nées du Covid-19 seront encore plus recherchées en cas de deuxième vague. Les entreprises auront encore plus besoin de ce type d’expertise. En plus d’une grande flexibilité. Dans des secteurs comme l’automobile, l’aéronautique ou le retail, il ne s’agira même pas d’un choix. Embaucher un cadre dirigeant en CDI, quelqu’un au salaire élevé, sans aucune visibilité, serait très risqué. Le recours au management de transition devrait donc se multiplier avec la crise, et encore plus en cas de seconde vague.
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