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Atelier au Club Delville « Choisir l’entreprise libérée » avec PerfHomme, réseau d’experts en solution RH

Posté par : Anne-Lise Belleut
Catégorie : News du Club
Le 2 mars dernier, Delville Management, cabinet de management de transition premium, accueillait dans ses locaux, un atelier sur l’entreprise libérée, concept innovant qui entend redonner aux collaborateurs la motivation et le plaisir de travailler.

Choisir l’entreprise libérée

Le constat

 Le jeudi 2 mars, dans les locaux de Delville Management, Christophe Caro et Jean-Charles de Fouchier, deux membres de PerfHomme, réseau d’experts en solution RH (1), venaient parler de « l’entreprise libérée » ; ce concept popularisé en France par l’ouvrage «Liberté & Cie » d’Isaac Getz et Brian M.Carney. «Il y a 5 ans lorsque je parlais d’entreprise libérée, mes interlocuteurs me traitaient de doux rêveur. Aujourd’hui, ils m’écoutent et sont intéressés » explique Jean-Charles de Fouchier, ancien DRH et fondateur, en 2005, de PerfHomme. Selon Isaac Getz, professeur à l’ESCP Europe, une entreprise libérée est une «entreprise dans laquelle la majorité des salariés peuvent décider toutes les actions qu’ils considèrent eux-mêmes comme étant les meilleures pour l’entreprise sans qu’elles soient nécessairement imposées par les décideurs ou par une quelconque procédure ». Christophe Caro, manager opérationnel pendant plus de 20 ans, observe que les entreprises contemporaines pâtissent d’un déficit d’engagement de leurs collaborateurs. Une observation que soutient l’enquête Gallup en 2013 : 9% seulement des salariés français se sentent engagés, 65% « pas engagés » et 26% « désengagés ». «Le score français est particulièrement bas si on le compare à celui des allemands (15%), des brésiliens (27%) ou des Américains (30%) », constate-t-il. Pourquoi ce désengagement ? « Outre les facteurs classiques tels que les pressions, les peurs, le stress ou le manque d’autonomie ressentis par les collaborateurs, la pyramide de Maslow, appliquée à l’engagement des salariés, ainsi que les travaux du chercheur Douglas Mc Gregor révèlent que l’homme se consacrera spontanément aux objectifs liés à des besoins élevés si l’essentiel de son énergie n’est pas mobilisé pour subvenir à ses besoins vitaux », analyse Christophe Caro.

Les théories à l’origine du concept

Selon Douglas Mc Gregor, 2 théories cohabitent dans l’univers de l’entreprise. D’après la théorie X, l’homme n’aime ni le travail ni l’effort. Il préfère être dirigé et fuit les responsabilités. Bref, il veut la sécurité. En revanche selon la vision de l’entreprise libérée («Théorie Y »), l’homme a besoin du travail pour se développer. L’adhésion à des objectifs est directement liée à la satisfaction des besoins associés à leur réalisation. D’où une acceptation voire une recherche de responsabilités. «Selon les psychologues américains Deci et Ryan, 3 besoins psychologiques innés et universels sont à l’origine de la motivation humaine : l’autonomie, la compétence et l’appartenance sociale » souligne Jean-Charles de Fouchier. L’entreprise libérée se propose de passer de la motivation externe à l’auto-motivation grâce à la bienveillance, l’autonomie, les compétences (besoin de se sentir efficace et d’être capable d’effectuer des tâches de différents niveaux de difficulté) et les intérêts. «L’argent, les augmentations salariales peuvent motiver les salariés dans un premier temps, mais l’effet motivationnel retombe peu après », avertit Christophe Caro qui aime citer le conseil de Robert Townsend, l’ancien PDG d’Avis, considéré comme l’un des pionniers de la libération d’entreprise. «Fournissez le climat et les nutriments qu’il faut et laissez les gens pousser tout seul. Ils vous surprendront ».

Quels prérequis pour adopter la démarche ?

Pour le chef d’entreprise désireux de passer à l’entreprise libérée et ainsi redonner du sens et de la motivation à ses collaborateurs, quels sont les prérequis ? Selon Jean-Charles de Fouchier, il est primordial de partager une vision. Autrement dit : quelle aventure collective veut-on vivre ensemble ? Cette vision ne doit pas être réservée au CODIR, bien entendu », souligne-t-il. Il convient ensuite de partager des valeurs, d’établir des règles du jeu et d’instaurer un climat d’écoute et de confiance. Reste à mettre en place une véritable organisation (avec un organigramme plat et allégé) et de formaliser des engagements. «En termes de responsabilité de chacun et de place dans l’organisation, il est important de prôner l’équité et non l’égalité stricto sensu », souligne Christophe Caro. »

Quels peuvent être les freins à la prise d’initiative au sein de l’entreprise ?

Selon Jean-Charles de Fouchier, dans l’entreprise libérée, le pourquoi doit remplacer le comment. Par ailleurs, les procédures doivent être définies par et pour les utilisateurs et l’autocontrôle doit progressivement remplacer le contrôle. «Le travail collaboratif, c’est-à-dire, 10 à 15 collaborateurs maximum par équipe de travail, doit être instauré », explique-t-il. Enfin, la subsidiarité doit s’imposer en termes de prise de décisions : « c’est celui qui fait qui sait et qui a la compétence ». «Toutes les entreprises ne sont pas aptes à se libérer. Cela dépend de la volonté du dirigeant. Il faut procéder par étapes, en réalisant des ateliers sur le sujet. Toutes les démarches vers la transformation n’aboutissent pas à des succès. Il faut convaincre et non pas contraindre ses collaborateurs », note Christophe Caro qui rappelle que, outre des cas célèbres (Favi, Poult, Chrono Flex) d’entreprises libérées, un certain nombre de grandes entreprises se dirigent vers des approches « responsabilisantes » (Michelin, Auchan, Kiabi, Décathlon,…) au moins dans des business units.

Quid des résultats attendus d’une « libération » de l’entreprise ?

Davantage d’engagement et de créativité, une amélioration de la qualité du service client, des évolutions possibles et une meilleure capacité d’adaptation des équipes. Autres effets positifs : moins de stress, de surcharge pour le leader, de lutte de pouvoir et de turn over. «Bref, plus de plaisir au travail et une meilleure performance économique, de l’ordre de +20% par rapport au secteur d’activité concerné, rappelle Jean-Charles de Fouchier. Mais attention, la dimension économique, si elle est importante, n’est pas essentielle. Seuls comptent la motivation et le plaisir au travail »

Eric Delon

(1) 17 implantations sur toute la France

Les intervenants

Christophe CARO

Après un parcours professionnel de plus de 20 ans en tant que manager opérationnel dont 10 ans à des postes de Directeur Général de divisions ( 150 m€ , 1500 p) au sein de groupes industriels internationaux, il crée son cabinet conseil et rejoint le réseau d’experts en solution RH : PerfHomme. Il intervient pour développer l’engagement des managers, des collaborateurs et des équipes.  Il accompagne aussi les dirigeants et les organisations qui souhaitent mettre en place une culture d’autonomie et de responsabilisation pour à la fois favoriser le bien être au travail et générer une performance économique durable. Il est membre du club Delville depuis 2012.

 Jean-Charles de FOUCHIER

Après plus de douze ans d’expériences en tant que DRH dans des structures atteignant 5000 salariés, il fonde en 2005 le cabinet PerfHomme cabinet de conseil en ressources humaines et recrutement, en devenant partenaire stratégique du leader mondial des systèmes d’évaluation Profiles International. Depuis début 2014 PerfHomme déploie son concept sur toute la France.

En savoir plus sur le Club Delville dédié au management de transition

En savoir plus sur le concept de l’entreprise libérée et sa mise en place : https://www.perfhomme.com