Des entreprises engagées dans la décarbonation des villes
Les entreprises peuvent également contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et, en particulier, apporter des solutions concrètes en faveur de la décarbonation des villes. C’est le cas de Schneider Electric. Le leader mondial de la gestion de l’énergie a installé des panneaux solaires sur l’ensemble de ses usines pour une production d’électricité autoconsommée et son dernier centre de R&D, construit à Grenoble, consomme huit fois moins d’énergie qu’un bâtiment européen moyen. « Il a été conçu pour être efficient. Il utilise exclusivement de l’énergie électrique et est équipé d’un système de pilotage fin. Le surcoût d’un bâtiment construit de façon écologique est actuellement de 8 %, mais devrait rapidement diminuer pour s’établir à 3 ou 4 % », indique Laurent Bataille qui estime, par ailleurs, que la rénovation lourde n’est pas toujours la meilleure réponse pour décarboner les villes. Des solutions simples et peu coûteuses (10 à 20 € / m²), comme les thermostats connectés ou les aimants programmables, permettent de réaliser 20 à 30 % d’économies d’énergie dans un appartement, pour un retour sur investissement court (un à deux ans).
Holcim, qui s’est fixé le cap de la neutralité carbone à l’horizon de 2050 et qui va réduire ses émissions de près d’un quart dès 2030, a également inscrit la lutte contre le réchauffement climatique dans ses métiers. Celle-ci passe par l’innovation et intervient à deux niveaux. Le groupe travaille, d’une part, à faire baisser le poids carbone de ses outils industriels. Holcim a ainsi réduit la chaleur nécessaire pour produire des ciments en substituant la valorisation des déchets aux énergies fossiles. D’ici 2030, ce taux de substitution passera de 25 à 70 %. D’autre part, Holcim cherche à mettre à la disposition de la ville durable des matériaux bas carbone à des prix accessibles. Dans cette perspective, l’entreprise a lancé, sous la marque mondiale EcoPact, des bétons et ciments bas carbone, dont le poids carbone par m3 est de 30 à 70 % inférieur à celui des bétons classiques. Ils sont, en outre, recyclables. A l’horizon 2026, ces produits devraient représenter 30 % des volumes totaux mis sur le marché. « Nous allons sortir du marché les ciments les plus polluants. Ce qui exige d’embarquer nos partenaires (architectes, promoteurs…) avec nous. La RE2020 a donné un coup d’accélérateur à la décarbonation. Mais il reste des progrès à faire, notamment pour mettre en place les bons indicateurs permettant de calculer les bénéfices d’une construction écologique en prenant en compte tous les aspects dans une vision globale et en l’analysant dans la durée », pointe François Petry.
Le mot de la fin revient à Bertrand Piccard qui estime que l’écologie ne doit pas être punitive. « Les contraintes créent de la résistance. Il faut convaincre les 95 % des gens qui ne sont pas des écologistes, en leur montrant l’intérêt de l’écologie en termes de gains de pouvoir d’achat et de bénéfices sur l’environnement. En ce qui concerne les entreprises, il faut pousser les solutions écologiques et rentables. Ce qui manque aujourd’hui, c’est l’envahissement du marché par ces solutions. »
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